La revalorisation des pensions complémentaires de l’Agirc-Arrco sera appliquée dès le 1er novembre 2023. Voici tout ce qui va changer.
Revalorisation des pensions complémentaires de l’Agirc-Arrco : à combien sera votre retraite ?
Après plusieurs jours de négociations, les partenaires sociaux ont enfin abouti à un accord. Ce jeudi 5 octobre 2023, les syndicats et le patronat qui gèrent le régime de la retraite complémentaire Agirc-Arrco ont finalement trouvé un terrain d’entente au sujet du projet d’accord national interprofessionnel (ANI). Un projet qui doit être mis en place dès le 1er novembre 2023 jusqu’au 31 octobre 2026.
Par conséquent, des nouvelles mesures ont été adoptées. Parmi elles, la revalorisation des pensions complémentaires de l’Agirc-Arrco. Comme l’a révélé Christelle Thieffine, « le pouvoir d’achat des retraités augmentera ainsi au niveau de l’évolution des prix ». Les pensions complémentaires vont augmenter de 4,9% à partir du 1er novembre 2023.
Plus précisément, cela représente une revalorisation de 14,75 euros par mois, pour une pension moyenne de 301 euros, perçue par les femmes retraitées. Si l’on prend donc compte la revalorisation de 5,2% des pensions de base, qui sera appliquée en 2024, la pension globale moyenne des retraités est fixée à 51,67 euros.
Pour les hommes retraités, cette pension moyenne est à 573 euros. Avec cette somme, le retraité recevra 28 euros de plus, suite à la revalorisation des pensions complémentaires.
Par ailleurs, les partenaires sociaux ont décidé de sous-indexer de 0,4 point par rapport à l’inflation. Et ce, pour la période novembre 2024 à novembre 2026. Néanmoins, le conseil d’administration de l’Agirc-Arrco a droit d’augmenter cette revalorisation au niveau de l’inflation, en fonction des finances du régime.
Qu’en est-il du bonus-malus ?
L’avenir du bonus-malus faisait aussi partie des sujets évoqués lors des négociations entre les partenaires sociaux. Finalement, le système sera supprimé prochainement. Cette nouvelle mesure entre en vigueur à partir du 1er décembre 2023. Ainsi, ceux qui liquident leur retraite, dès cette date, seront exclus du bonus-malus. En revanche, ce dispositif sera supprimé, pour tous ceux qui le subissent déjà, à partir du 1er avril 2024, d’après Christelle Thieffine.
Pascale Coton s’est notamment exprimée sur le sujet. Selon lui, cette suppression est logique puisqu’on ne devrait pas « punir les salariés alors que le régime n’est pas en difficulté ». Le bonus, en revanche, sera maintenu, pour ceux qui en bénéficient déjà. C’est ce qu’a dit la vice-présidente de la CFDT. Néanmoins, les personnes qui liquident leur retraite à partir de décembre prochain ne peuvent pas en profiter.
Pour rappel, le malus est une « minoration de la retraite Agirc-Arrco de 10% pendant trois ans », selon le régime sur son site. Ce dispositif a été mis en place en 2019. Il est appliqué pour toutes personnes nées à partir de 1957, « bénéficiant d’une retraite de base à taux plein ».
Le bonus, en revanche, profite aux personnes repoussant leur départ à la retraite « d’au moins deux ans par rapport à la date à laquelle elles ont rempli les conditions de la retraite de base à taux plein ».
Quid du cumul emploi-retraite ?
Sachez que le régime Agirc-Arrco propose des droits supplémentaires pour les assurés effectuant un cumul emploi-retraite. Autrement dit, les personnes exerçant une activité salariée tout en étant à la retraite peuvent obtenir des droits supplémentaires à pension.
Le montant est, en revanche, faible puisqu’il s’élève à 211 euros par an. Ce qui représente 17,6 euros par mois. Avec ce cumul emploi-retraite, les assurés peuvent obtenir une augmentation de pension de base s’élevant à 183,3 euros par mois ou même plus. Une augmentation que la Sécurité sociale se chargera de verser.
Par ailleurs, comme l’a affirmé Christelle Thieffine, les partenaires sociaux ont fait preuve d’une « vision commune de défense du paritarisme ». Le Parlement peut adopter des amendements au projet de loi de financement de la Sécurité sociale, d’ici la fin d’année. Ce qui peut insérer une ponction sur les réserves de l’Agirc-Arrco.
Face à cela, les syndicats et patronats ont décidé de ne prévoir ni « convention » ni « tuyau financier vers l’État ». Toutefois, des travaux à des mesures de « solidarités » internes au régime sont prévus pour la fin du premier trimestre 2024. Et cela va se faire, via un groupe de travail.
Le gouvernement souhaite obtenir 1 milliard à 3 milliards d’euros annuels venant du régime complémentaire du secteur privé d’ici 2030. Une demande présentée sous forme de « participation au relèvement du minimum contributif » au départ. Finalement, cette demande a été considérée comme un « devoir de solidarité entre les régimes en vue d’un retour à l’équilibre global ».