Suite aux séances de négociation entre les syndicats et les patronats, l’Unédic a décidé de mener une étude pour analyser l’impact des réformes. Il s’avère que le 19 octobre 2023, la séance s’est basée sur la baisse de l’indemnité chômage.
Mis en place depuis le 1er juillet 2021, cela fait partie des volets de la première réforme commandée par Emmanuel Macron.
La mesure a durci depuis décembre 2021
Il faut rappeler que cette mesure avait pour but de réduire de 30 % les indemnités des allocataires de moins de 57 ans : ayant perçu plus de 4 500 euros de salaire brut à leur activité précédente. Cependant, au départ, la mesure avait été prise à compter du neuvième mois d’indemnisation.
Puis, elle a durci depuis le 1er décembre 2021. En effet, la mise en place de la baisse de l’indemnité chômage a dorénavant été reculée à compter du septième mois d’indemnisation.
Par ailleurs, découvrez combien d’allocataires sont concernés par cette dégressivité en 2023.
Baisse de l’indemnité chômage : qui sont les 90 000 demandeurs d’emploi concernés
Un bilan établi a été présenté par l’Unédic lors de la séance du 19 octobre 2023. D’après l’organisme, 90 000 allocataires étaient éligibles à cette mesure de dégressivité en fin juin 2023. Cependant 50 % d’entre eux percevaient apparemment une indemnité chômage réduite.
Il faut par ailleurs noter que la majorité des personnes concernées sont des hommes cadres avec un niveau de diplôme élevé. Il s’avère que ces personnes représentent 74 % des allocataires, contre 7 % qui ne sont pas concernées par la mesure de baisse de l’indemnité de chômage.
Âgés de 43 ans, les allocataires visés par la mesure perçoivent une indemnité de 126 euros par jour. Tandis que les non concernés ne perçoivent journalièrement que 37 euros.
La dégressivité a conduit à la baisse de la qualité de vie des allocataires
Comme l’a alerté Unédic, cette baisse de l’indemnité de chômage a de nombreux effets négatifs sur les allocataires. La qualité de vie des demandeurs d’emploi a visiblement diminué dès l’arrêt de leur activité. Tandis que les deux tiers la voient réduire après la baisse de leur allocation.
Cela dit, les personnes qui se voient touchées par cette dégressivité jugent la mesure injuste, comparé aux années travaillées. Cependant, l’impact sur le résultat attendu par cette mesure n’est pas non plus favorable.
L’objectif de la mesure est loin d’être atteint
Suite au bilan, l’Unédic a par ailleurs découvert que l’objectif de la mesure visant la baisse d’indemnité chômage s’avère mitigé. En effet, le but étant d’inciter les allocataires à reprendre rapidement un emploi, a visiblement un effet contraire.
Apparemment, seulement 37 % des allocataires concernés par la dégressivité retournent à l’emploi. Tandis que le taux de retour pour les non concernés monte jusqu’à 58 %.
Il faut en plus noter le fait que certaines personnes entrant dans la catégorie d’anciens cadres doivent faire des concessions en précipitant les démarches.
Les demandeurs d’emploi doivent faire des concessions en vue de la dégressivité
Selon l’étude de l’Unédic, 10 % à 15 % d’entre eux ont décidé d’accélérer la recherche pour sortir de cette dégressivité d’indemnisation. Seulement, ils ont dû faire une concession sur la qualité de l’emploi.
Suite au sondage fait sur ces chercheurs d’emploi, plus de la moitié ont dû faire une concession sur le type de mission ou de contrat. Tandis que les 40 % ont accepté de fermer les yeux sur le salaire.
Quant au sondage sur les personnes ayant déjà trouvé un emploi salarié, le constat s’avère le même. 50 % d’entre eux ont revu à la baisse leur prétention salariale. Cela, tout en sachant qu’il n’aurait pas accepté l’emploi en question s’il n’y avait pas de baisse d’indemnité chômage.
Cependant, ceux qui ont voulu créer leur propre entreprise ont également dû faire face aux compromis de la dégressivité.
Qu’en est-t-il des demandeurs d’emploi qui ont un projet entrepreneurial
Il s’avère que le résultat des études n’est pas bon non plus au niveau des demandeurs d’emploi qui ont un projet entrepreneurial. Effectivement, seulement un sur trois allocataires a décidé de se lancer dans la création d’une entreprise. Dans la plupart des cas, il s’agit d’un projet décidé avant que la personne ne s’inscrive à Pôle emploi.
Par ailleurs, 15 % de ces personnes ont déclaré qu’elles auraient pu faire autrement s’il n’y avait pas de baisse d’indemnité chômage. Effectivement, sans cela, elles auraient pu prendre leur temps pour mettre le projet en place ou encore continuer leur recherche d’emploi.