Presque la moitié des bénéficiaires de l’allocation chômage touchent un montant inférieur à l’allocation minimale journalière. Les détails.
L’allocation du chômage inférieur à l’allocation journalière minimale
Ce mercredi 4 octobre 2023, les syndicats et le patronat se sont, de nouveau réunis, pour une nouvelle séance de négociation. Le sujet est centré sur la prochaine convention d’assurance-chômage.
En parallèle, Unédic vient de sortir des chiffres qui poussent à se poser la question de l’instauration d’une allocation plancher. Dans les textes, il est écrit que l’allocation journalière minimale s’élève à 31,59 euros. Pourtant, on constate que le nombre de personnes percevant le montant inférieur avait augmenté. Et ce, depuis que le mode de calcul est devenu plus complexe.
L’année dernière, il a atteint 48% alors que trois ans plus tôt, soit en 2019, il s’élevait à 27%. Et apparemment, 11% des bénéficiaires percevraient même un montant bien en dessous de l’allocation de solidarité spécifique (ASS), qui est fixé à 18,8 euros, versé sous certaines conditions. En 2019, seuls 6% des bénéficiaires touchaient un montant inférieur à l’ASS.
Unédic précise que « l’allocation journalière minimale est un paramètre d’indemnisation fixe (…) mais elle ne constitue pas un plancher d’indemnisation. »
D’où vient ce constat ?
Certaines personnes touchent donc une allocation de chômage se situant au-dessous de l’allocation journalière minimale. Pour cause, la nouvelle méthode adoptée pour calculer le salaire journalier de référence (SJR).
Effectivement, la somme de l’allocation journalière ne peut pas être au-dessus de 75% du SJR. Et cela, dans les biens des cas, s’élève à moins de 31,59 euros.
Face à cette situation, il est donc important de prendre des solutions. Il y a deux pistes que les partenaires sociaux peuvent adopter pour régler le problème. La première consiste à mettre en place une véritable allocation plancher.
En parallèle, ils doivent aussi s’assurer que tous les chômeurs ne perçoivent pas moins. Si on venait à adopter cette mesure, il pourrait y avoir entre 170 000 et 1 million de chômeurs bénéficiaires de cette allocation tous les ans, pour 200 millions à 3,6 milliards de dépenses supplémentaires.
Toutefois, prendre une telle mesure n’est pas si facile que ça en a l’air. Et pour cause, elle pourrait enfreindre le Code du travail qui stipule qu’une allocation ne doit être déconnectée du revenu antérieur ni ne peut être supérieure à lui.
La deuxième solution proposée aux syndicats et au patronat est la revue du paramètre des 75% à la hausse. Unédic estime que 630 000 allocataires pourraient toucher plus de 31,59 euros par jour si on augmente le plafond à 80% ou 90%. Mais pour cela, il y aura des dépenses supplémentaires estimées entre 270 à 700 millions d’euros. Toutefois, comme la première piste, le problème du dépassement de l’ancien salaire continuera de s’imposer.
3 millions de chômeurs sans activités au deuxième trimestre 2023
En juillet 2023, la Dares avait partagé les données concernant le nombre de chômeurs en France. Et il semble qu’il n’y avait pas grand-chose qui ait changé lors du deuxième trimestre de l’année 2023.
Le nombre de chômeurs sans activité, en catégorie A, est resté presque le même avec une légère baisse de 0,2%. Soit 4 900 inscrits en moins que lors du premier trimestre. De janvier au mars 2023, le nombre d’inscrits dans la catégorie A, c’est-à-dire ceux qui n’ont pas d’activités a reculé de 1,2%.
Si l’on prend en compte l’activité réduite, à savoir la catégorie B et C de Pôle Emploi, on constate que le nombre de demandeurs d’emploi a chuté de 0,5% durant les trois premiers mois de l’année 2023. Et alors que le nombre d’inscrits en catégorie A a baissé de 5%, le nombre de demandeurs d’emploi n’a reculé que de 1,9%.
Dans les détails, pour la seule France métropolitaine, le nombre de demandeurs d’emploi dans la catégorie A a augmenté de 0,4% pour ceux qui ont moins de 25 ans. Soit +2,1 sur un an.
En revanche, ce nombre a monté de 0,6% pour ceux qui ont entre 25 à 49 ans (-5,3% sur un an). Enfin, on remarque que le nombre de demandeurs d’emploi dans la catégorie A a baissé pour les seniors, âgés de 50 ans et plus. Il a, en effet, reculé de 1,7% soit -7,5% sur un an.
Sur le front du chômage longue durée, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits depuis un an ou plus, que ce soit en catégorie A, B ou C, est en baisse de 1%. Néanmoins, malgré ces baisses, il y a toujours autant de chômeurs en France.