Après avoir contré la réforme au début de l’année 2023, les syndicats sont de nouveau prêts à combattre. La raison à cela c’est la réforme des retraites qui prévoit la contribution probable de l’État sur la retraite complémentaire Agirc-Arrco, pour le financement de la hausse du minimum de pension.
La réforme des retraites
Il est question d’augmenter la Mico (Minimum contributif) jusqu’à 100 euros par mois, ce qui permettrait de rehausser la retraite de base. Les fonds nécessaires à cette réforme sont évalués à 700 millions d’euros par an pour les nouveaux retraités, d’ici 2030. À cela, s’ajoute une somme de 1,1 milliard d’euros par an, pour la revalorisation dont les retraités actuels pourront en bénéficier.
Le gouvernement n’a pas l’intention de payer ces montants seul et souhaiterait s’appuyer sur l’Agirc-Arrco. Prétextant qu’avec la réforme, les caisses de retraite complémentaire des travailleurs du privé se garniront. Et effectivement, d’ici 2037, les mesures d’âge vont probablement ramener 22 milliards d’euros au régime. Christelle Thieffinne de la CFE-CGC (Confédération française de l’encadrement – Confédération générale des cadres) a affirmé que le ministère du Travail a été stricte à ce sujet et que l’État attend que l’Agirc-Arrco participe au financement du régime général.
Si l’information paraît claire, ça l’est moins pour le montant réclamable. Soit, entre 1,5 et 3 milliards d’euros par an. Les partenaires sociaux évaluent cette somme trop importante.
La CPME (Confédération des petites et moyennes entreprises) a aussi fait ses calculs. Si l’Agirc-Arrco contribue bien à l’augmentation des petites pensions, cela devrait être à hauteur de 17 %, soit 350 millions d’euros par an selon Éric Chevée, porte-parole de la CPME.
Une contre-attaque se prépare
Certains syndicats considèrent cette menace comme étant un « hold up ». Les gestionnaires de l’Argic-Arrco (patronat et syndicats) vont contre-attaquer.
Selon Yvan Ricordeau de la CFDT (Confédération française démocratique du travail), s’ils doivent répondre à la demande du gouvernement, ils vont le faire avec un dispositif qu’ils détiennent.
L’idée émise par la CGT (Confédération Générale du Travail), de créer un minimum de pension pour les travailleurs aux carrières hachées, commence à avancer.
D’après Denis Gravouil de la CGT, ce n’est pas à eux de financer la revalorisation du Mico ; cet argent devrait servir à améliorer les pensions avec une attribution minimale de points.
Une réflexion à laquelle le patronat, Éric Chevée, prévoit qu’il faut traiter ce sujet sans attendre, pour des raisons tactiques, car avec une proposition complète et justifiée, le gouvernement sera en difficulté pour mettre des dispositifs de substitution.