Récemment, le livret A a connu un succès retentissant qui inquiète la banque. Mais pour quelles raisons ?
Le succès du livret A inquiète les banques
D’abord, à titre de rappel, le taux du Livret A a augmenté au cours de ces dernières années. Il est passé de 0,5% début 2022 à 3% aujourd’hui. Les experts s’attendent à une augmentation à 4% en août. Et ce, si la formule est respectée. Les encours, eux, explosent ! En effet, Au 1er trimestre, la collecte représente les 3/4 de l’année dernière, au détriment notamment des dépôts à vue. Pour les banques, cela signifie une envolée des coûts. Surtout pour les distributeurs historiques du Livret A. Il s’agit notamment de la Banque postale, le Crédit Mutuel et BPCE. Pour cette dernière uniquement, le coût additionnel du taux de 3% représente 1,3 milliard d’euros cette année. De ce fait, ce succès du livret A inquiète les banques.
D’autre part, les taux sont également à la hausse pour les nouveaux prêts, mais ils sont rares. Et pour l’inventaire, les tarifs sont fixés tellement bas. Nous avons une meilleure connaissance du lobbying des banques pour stopper la Banque de France et Bercy. La hausse du Livret A est néanmoins très populaire. C’est aujourd’hui le placement préféré des Français et au regard de l’inflation, une nouvelle hausse serait logique. Mais attention aux conséquences en cascade.
La Banque de France est en ralentissement et formulera ses recommandations en juillet
En effet, le risque est de pénaliser les autres placements. Parmi eux, l’assurance-vie est en tête. Il s’agit également de prendre en compte la consommation. En réponse à l’inflation, les ménages réduisent leurs achats de nourriture et économisent à titre préventif. Le dernier argument des banques, c’est que cela profite particulièrement aux plus riches, parce que ce sont eux qui investissent le plus dans les livrets aujourd’hui. En conclusion, il vaudrait mieux lisser la courbe de rendement. Cela montre que le succès du livret A inquiète vraiment les banques.
Par ailleurs, en janvier, le gouvernement avait arrondi l’augmentation à 3% au lieu des 3,3% de la formule. Pour le moment, la Banque de France temporise, elle fera ses recommandations en juillet. Cependant, une chose est certaine, si le crédit hypothécaire continue de couler à ce moment-là, Bercy sera probablement plus réceptif aux arguments bancaires.
