Suite à l’accord des gestionnaires des retraites complémentaires Agirc-Arrco, le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a pris parole. Ce dernier a évoqué ce que la revalorisation ces retraites complémentaires va causer à l’État.
En effet, le fait d’augmenter la pension de retraite complémentaire va avoir un impact financier sur la caisse du gouvernement. Aussi, la question sur la ponction des réserves de l’Agirc-Arrco reste en suspens, sachant que les syndicats et le patronat s’y opposent formellement.
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Accord entre les syndicats et le patronat sur la revalorisation des pensions de retraites Agirc-Arrco
Comme convenu par l’accord entre les syndicats et patronat gestionnaires des retraites complémentaires Agirc-Arrco, une revalorisation d’environ 4,9 % sera appliquée. Les retraités du secteur privé pourront en profiter dès le 1er novembre 2023. Il était prévu que l’accord soit signé ce mercredi 11 octobre 2023.
Avec cette revalorisation, ils ont également convenu la suppression du malus. Ce qui fait que la décode temporaire de 10 % ne sera plus applicable. Cependant, il est prévu que cela va s’appliquer dès le 1er décembre 2023.
Il faut savoir que la mise en application de cet accord ne sera pas sans conséquence pour l’État. Chose que Olivier Véran a justement souhaité évoquer lors de son interview ce mardi 10 octobre 2023.
Olivier Véran a annoncé une mauvaise nouvelle
Certes, les retraités peuvent se réjouir à l’idée de voir leurs pensions de retraite complémentaire augmentées. Toutefois, le porte-parole du gouvernement français, Olivier Véran, rappelle que cela va engendrer une perte astronomique à la France. Comme il l’a précisé, l’accord entre les gestionnaires des retraites complémentaires Agirc-Arrco va devoir être compensé. De ce fait, le gouvernement devra trouver un milliard d’euros.
Outre la revalorisation de la pension complémentaire et la suppression du malus, il faut aussi noter que les syndicats et patronat se sont entendus sur un autre point. En effet, ils se sont prononcés contre la ponction de la caisse de l’Agirc-Arrco prévue par le gouvernement.
Olivier Dussopt : la participation de l’Agirc-Arrco à l’équilibre général du régime
Lors de l’entretien datant du 26 septembre 2023, le ministre du Travail avait révélé que l’Agirc-Arrco devrait participer à l’équilibre général du régime. Comme l’a expliqué Olivier Dussopt, lorsqu’un régime de retraite génère des excédents dont une partie est intrinsèquement liée à la réforme mise en place, il doit y participer. Cependant, si les gestionnaires des retraites complémentaires de l’Agirc-Arrco s’y opposent, le ministre a souligné qu’un projet de loi permettra de le faire. Il s’agit du PLFSS ou Projet de loi de financement de la sécurité sociale.
Ce que le patron du Medef a révélé sur la ponction
Comme l’a expliqué Pascal Coton, de la CFTC, si l’État puise dans la caisse de l’Agirc-Arrco, il devra rendre des comptes à la population. En effet, il a souligné qu’ils stabilisent financièrement ce régime. Cependant, la ponction pourrait mettre en difficulté le plus gros régime de retraite qui fonctionne actuellement en France.
Toutefois, Yvan Ricordeau a livré qu’il serait possible d’intégrer une contribution du régime. Cependant, cela ne pourra pas satisfaire l’attente du gouvernement qui est comprise entre un et trois milliards d’euros. Les partenaires sociaux ne peuvent pas verser plus de 400 millions d’euros par an d’ici 2032, a souligné ce dernier.
68 milliards d’euros de réserves en fin 2022
Sachant que 13 millions de retraités sont assurés par l’Agirc-Arrco, l’organisme doit leur verser 90 milliards d’euros de retraites complémentaires par an. Il faut noter que cette retraite complémentaire représente 20 % des pensions complètes des salariés précaires. Quant aux cadres, la pension complémentaire représente 60 % de leurs pensions totales.
Comme l’ont révélé les médias, l’Agirc-Arrco a enregistré fin 2022 des réserves de 68 milliards d’euros. Comme l’a rappelé le régime de retraite, il s’agit d’un matelas sécuritaire qui va permettre de faire face aux aléas économiques et démographiques. D’ailleurs, sur les 15 dernières années, le régime a dû puiser 37 milliards d’euros dans ces réserves pour pouvoir payer les retraites durant la période de crise.
Cependant, il s’avère que c’est sur cette réserve que le gouvernement français compte faire une ponction. Et l’Agirc-Arrco devra y faire face sans pouvoir contrer si l’État français met en application le PLFSS.
Face à la situation, les retraités français du secteur privé devraient-ils donc être heureux de cette revalorisation ? Ou devraient-ils s’inquiéter sur l’avenir de leur régime de retraite ?