Malgré le fait qu’il va quitter son poste de directeur général de Pôle emploi, Jean Bassères a tenu à défendre la réforme France Travail 2024. Effectivement, ce 18 octobre 2023, il a dû faire une mise au point sur le débat sur la réforme du RSA et des 15 heures d’activité obligatoires.
Pour rappel, le sujet avait tout de suite suscité la colère des oppositions, dénonçant la mise en place de travail « forcé » et « gratuit » pour les bénéficiaires du RSA. Et ce, dès le début de la campagne d’élection présidentielle de 2022.
Adoption des 15 heures d’activité obligatoires lors de l’Assemblée nationale
Le jeudi 28 septembre 2023, l’Assemblée nationale a adopté la réforme du RSA et des 15 heures d’activité payées pour en bénéficier. Une victoire pour les Républicains qui évoquent cette mesure comme une justice sociale.
Ainsi, cette obligation de réaliser au moins 15 heures d’activité par semaine a été introduite dans le texte du projet de loi au Sénat de l’été 2023. Il s’avère que l’Assemblée nationale avait adouci sa version du projet de loi.
En effet, si les 15 heures représentent une durée maximum, certains bénéficiaires du RSA peuvent faire exception. Cependant, il ne reste plus qu’à attendre que les sénateurs et les députés s’entendent sur une version commune de la mesure.
De leur côté, les oppositions, qui dénoncent un travail « forcé » et « gratuit », affirment que ces personnes n’ont pas choisi d’être au RSA. Ces bénéficiaires se démènent pour survivre, a souligné le leader du mouvement La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon.
Mise au point du directeur général de Pôle emploi
Face au débat, Jean Bassères, directeur général de Pôle emploi a tenu à défendre la mesure, même s’il ne va pas la mettre en œuvre. Pour rappel, l’homme quittera son poste d’ici la fin d’année 2023. Par ailleurs, il a affirmé que le fait de parler d’un travail « non payé » constitue une « caricature ».
Effectivement, il a expliqué qu‘il s’agit plus d’une activité d’accompagnement, plutôt que d’un travail non rémunéré. Les 15 heures d’activité s’avèrent un engagement pris par le service public de l’emploi, a-t-il assuré.
Cela dit, l’accompagnement en question peut prendre des formes différentes. Il peut s’agir d’une formation, d’une réalisation de stage ou d’une immersion professionnelle en entreprise. Cela peut également être une participation à un atelier afin de profiter d’un bilan personnalisé.
Par ailleurs, la gauche juge que certains types d’accompagnement profiteraient en fait des bénéficiaires du RSA pour faire du travail dissimulé. Ce qui est le cas de l’immersion professionnelle en entreprise.
Immersions professionnelles en entreprise : ce qu’en dit Jean Bassères
Pour les oppositions, l’immersion professionnelle en entreprise consiste à profiter de l’allocataire du RSA. Pourtant, comme l’a expliqué le directeur général actuel de Pôle emploi, cela permet aux demandeurs d’emploi d’observer et d’expérimenter un métier précis.
Il a précisé que cette courte immersion leur permet de découvrir une situation réelle de travail. Cela permettra en plus à ces derniers d’avoir une plus forte chance de retourner à l’emploi, a-t-il assuré. Il a également ajouté que c’est sous contrat et encadré.
Apparemment, près de 200 000 immersions professionnelles ont déjà été effectuées l’année précédente 2023. Cependant, depuis le début de l’année, les chiffres ont atteint les 166 000 pour une durée de 42 heures. Et actuellement, il y a 40 000 entreprises inscrites à ce dispositif.
Manque de moyens pour la mise en place de la réforme France Travail : le patron de Pôle emploi n’est pas inquiet
Comme l’ont alerté certains observateurs, la mise en place de la réforme France Travail fait face à un éventuel manque de moyens. En effet, ledit accompagnement des demandeurs d’emploi et des bénéficiaires du RSA va demander des dépenses supplémentaires.
Cependant, le directeur général de Pôle emploi a affirmé qu’il ne devrait pas y avoir d’inquiétude à se faire pour l’année prochaine. D’après lui, la mise en place de l’accompagnement va se faire progressivement. Et lors de la mise en œuvre en janvier 2024, ce ne seront pas tous les allocataires au RSA qui seront concernés.
Par ailleurs, il faudra que France Travail dispose de 300 nouveaux emplois à temps plein. Cependant, cela devrait nécessiter environ 300 millions d’euros en termes de financement pour 2024 et 500 millions d’euros l’année suivante.
Apparemment, Jean Bassères croit beaucoup en cette réforme de France Travail, ainsi que du RSA et des 15 heures d’activité qui sont obligatoire.