Un évènement tragique vient secouer le monde de la finance : deux salariés de la Banque de France se suicident. Pression, stress et intimidations… On vous dit tout.
Suicides de deux salariés de la Banque de France
Le monde de la finance est souvent associé à l’effervescence et à l’agitation. Mais derrière les portes closes des institutions bancaires se cachent parfois un sombre tableau de stress, de pression et de conditions de travail insoutenables. En juin dernier, deux salariés de la Banque de France se suicident tragiquement.
Ils ont laissé des lettres poignantes qui pointaient du doigt les conditions de travail. Le stress et l’environnement toxique au sein de l’institution ont été dénoncés dans celles-ci. Cet incident a provoqué une onde de choc. Ainsi, pour élucider cette affaire, une enquête approfondie a été ouverte de la part de la Banque de France.
Les salariés en question qui se sont suicidés travaillaient dans la filière fiduciaire de la Banque de France. Ils étaient chargés de la gestion des billets et des pièces. Mais les fermetures de sites ont créé une insécurité permanente au sein de cette division. Ce qui a poussé certains à se demander si ce n’était pas un air de « déjà-vu ». À titre de rappel, de nombreux employés de France Télécom ont mis fin à leur vie en raison de conditions de travail déplorables.
Quatre employés sur dix se trouvent dans une situation de stress à la Banque de France
Hugo Coldeboeuf, délégué syndical de la CGT Banque de France, a exprimé son inquiétude face à la situation. Il qualifie la situation de « risque à la France Telecom ». Il a également noté que depuis cette tragédie, de nombreuses voix se sont élevées au sein de la filière fiduciaire pour parler ouvertement de la pénibilité des conditions de travail. « On a des témoignages de salariés qui nous remontent. On sent que cela a libéré la parole », a-t-il indiqué. Cependant, cette inquiétude est loin d’être nouvelle. Depuis 2015, l’ensemble des syndicats avait déjà alerté sur les dangers du stress au sein de cette institution qui a décidé de réduire ses effectifs de 25 %.
En 2021, un rapport sur les risques psychosociaux au sein de la Banque de France a choqué. Celui-ci a confirmé que quatre employés sur dix souffraient de stress. Une situation qui ne cesse de s’aggraver depuis 2011. Effectivement, les salariés de la Banque de France font face à une pression constante, des intimidations et des conflits. À cela s’ajoute une incertitude quant à leur avenir professionnel, et une perte de sens et d’intérêt pour leur travail.
L’institution rassure
Face à cette tragédie, suicides de deux salariés, la Banque de France a réagi en exprimant ses inquiétudes. Pour l’occasion, l’institut promet de renforcer les mesures afin de prévenir de tels actes à l’avenir. « Naturellement un drame, auquel nous sommes tous sensibles et très attentifs » a déclaré la direction. Avant de souligner : « la banque renforcera bien entendu toutes les mesures nécessaires, s’il y a lieu. Cela pour prévenir au maximum ces situations de grande détresse qui nous affectent profondément ».
La Banque de France a également pris des mesures immédiates. En effet, une réunion a été organisée le 11 septembre. Au cours de laquelle, les élus du personnel ont évoqué leur mécontentement face aux décisions « arbitraires » de la banque. Il s’agit notamment de son refus de suspendre les réformes.
De son côté, la CGT a annoncé qu’une nouvelle réunion aurait lieu le 4 octobre. Durant laquelle les organisations syndicales éliront « une expertise pour danger grave et imminent sur l’ensemble du périmètre de la banque ».